
Archives de catégorie : Évènements, colloques


Projection à Rouen – La machine et la Sève – Une classe PI de CP-CE1
Nous sommes heureux de vous annoncer le lancement officiel de notre association Eclipse(s).
Notre association a pour but de produire, diffuser et promouvoir de nouvelles oeuvres cinématographiques. Depuis deux ans nous travaillons sur un long- métrage documentaire.
La Machine et la Sève, réalisé par Léo Déchamps, se déroule tout au long d’une année scolaire dans une classe de CP-CE1 au coeur de la campagne normande. Du grand tableau blanc aux fauteuils confortables du coin lecture, le film explore ce royaume de l’enfance connu mais oublié des adultes. A hauteur d’élèves, la caméra parcourt la classe et explore la vie qu’elle contient.
Nous vous présenterons le documentaire et son avancement. S’en suivra des discussions avec l’enseignante, Cathy Déchamps, sur son travail, son engagement et la fabrique de cette classe. Nous prendrons le temps d’aborder les questions que ce film soulève : la transmission, la pédagogie institutionnelle, le politique.
Un repas et des boissons seront proposés sur place afin de favoriser les échanges, les rencontres, le partage et la bonne humeur. Les fonds récoltés nous permettront de finaliser ce projet.
Nous vous invitons le 11 novembre à 19h00 Le Diable au Corps
100 rue Saint-Hilaire ROUEN
N’hésitez pas à partager cette invitation !

25 novembre 2023 – La décision collective – Le Mans
La Fonderie 2 rue de La Fonderie Le Mans – www.lafonderie.fr
samedi 25 novembre 2023 de 10h à 17h
entrée libre – réservation conseillée – reservation@lafonderie.fr 02 43 24 93 60
La décision collective « Y a t’il du décisoire dans l’air »?
coordination Lise Gaignard
Un mouvement massif de bifurcations inventives, de tentatives de subversion de la « loi du marché » arrive dans les campagnes, ce ne sont pas les vaches ni les poules qui s’en plaindront.
Mais l’autogestion, les différentes solidarités, l’égalité salariale ne s’apprennent pas avec le maître ou la maîtresse d’école. Il faut tout inventer, décider collectivement.
« Dans le qui décide ? , il y a déjà un préjugé d’incarnation » disait Jean Oury, « comme s’il y avait un grand décideur ou un petit décideur1 … (il faut) lutter contre ce préjugé d’incarnation herculéenne de décideur ». Pour lui, « l’évitement le plus massif et le plus généralisé, c’est de faire glisser (la) fonction décisoire vers un décideur, c’est à dire de la faire s’incarner : qu’il y ait un chef qui ait le savoir et le pouvoir, qui soit payé pour décider ».
Si on choisit de vivre et travailler en milieu horizontal, quels dispositifs doit-on inventer pour qu’il y ait « du décisoire dans l’air » plutôt que du silence plombant, des discussions sans fin ou des jeux de colonies de vacances affligeants.
Des éleveuses et éleveurs nous parleront de leur travail, plus particulièrement de ce qui est difficile, qui rate, qui échappe, qui finalement se fait quand même, etc. Qui décide de l’heure de la traite ? Les salarié.es ou les vaches ? D’une mise à la réforme ? Noiraude finira-t-elle en caissettes pour l’AMAP2 ? Qui fait la vaisselle chaque midi ?
1 La décision (éditions la boite à outils 2013 , épuisé).
2 Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne
Flyer : 2023-La décision
Ouvrages de Claire et Marc Héber-Suffrin – soirée de lancement le 17 oct. 23
Soirée de lancement des ouvrages de Claire et Marc Héber-Suffrin
Le 17 octobre 2023 à 18h, Hôtel de Ville d’Evry

QUE SONT LES « CALANDRONS » DEVENUS ? – journée d’étude – 11 octobre 2023
QUE SONT LES « CALANDRONS » DEVENUS ?
Troisième Journée d’études commune, dans le cadre du travail coopératif
Aprene – Experice – Cirdòc
Nous invitons praticiennes – praticiens pour une journée d’échanges « praxiques » au
CIRDOC- Institut occitan de culture à Béziers, et à distance le mercredi 11 octobre 2023 de 9h à 16h30
L’inscription à distance se fait par simple mail à : formacions@aprene.org Le lien pour la visio-conférence sera envoyé le 10 octobre dans la journée.
PROGRAMME
8h45 : Connexion pour les participantes et participants à distance
9h : Accueil, ouverture et présentation du programme : Cyril Gispert, directeur du CIRDOC, Pèire Joan Laffitte (Experice, Aprene) (à distance) Patrici Baccou (APRENE)
9h15 – Premiers résultats de l’étude « CALANDRON⋅A UN JORN, CALANDRON⋅A TOTJORN ?» Mise en perspective avec les autres terrains d’étude : écoles du REPAQ (Québec), réseau FESPI (Paris)
Intervenant : Philippe Chaubet, Ph. D. Psychopédagogie Département des sciences de l’activité physique, Université du Québec à Montréal (UQAM)
10h45 : Pause
11h : À propos de quelques études longitudinales de la forme scolaire en France et dans le monde
Intervenant : Olivier Francomme, HDR en sciences de l’éducation, laboratoire Experice Université de Paris 8, formateur INSPE Beauvais (UPJV).
11h45 : Clôture de la matinée, lien avec la suite 12h : Pause déjeuner
Échos de la part de ceux qui l’ont vécu 13h45 : Film : « 4 ancians Calandrons »
14h : table ronde :
– des anciens élèves des écoles Calandretas.
– Christelle Simonato et Jean François Albert, de la Confédération Calandreta, – Fabienne Albert, conseillère pédagogique,
– Philippe Chaubet, Olivier Francomme,
16h : Conclusions collectives, animées par Pèire Joan Laffitte (à distance) 16h30 : Fin de la journée
Programme et argument : 2023-10-11_seminaire-aprene-experice-CIRDOC_programme_

Rencontre autour du livre “Une pédagogie pour le XXIe siècle. Pratiquer la pédagogie institutionnelle dans l’enseignement supérieur”
Une pédagogie pour le XXIe siècle
Pratiquer la pédagogie institutionnelle
dans l’enseignement supérieur
Arnaud Dubois, Patrick Geffard et Gérald Schlemminger ont le plaisir de vous inviter à la rencontre organisée à la librairie Georges à Talence le 15 septembre prochain à 18 h à l’occasion de la sortie de leur livre Une pédagogie pour le XXIe siècle. Pratiquer la pédagogie dans l’enseignement supérieur.
Disponible en librairie
ou sur le site de Champ social

Journée de rencontre du 14 octobre 2023 à l’occasion du 50ème anniversaire de l’École de la Neuville

Revue suisse Éducateur – 5 pages sur “Soigner le milieu…”
Éducateur, la revue du Syndicat des Enseignant.es Romand.es, revient sur le colloque Soigner le milieu. Actualité et fécondité de la pédagogie institutionnelle. qui s’est tenu le samedi 3 décembre 2022 à l’Université de Genève, en présence de praticien.es engagé.es dans la pédagogie institutionnelle (enseignant.es, chercheur.es) et d’étudiant.es ou d’enseignant.es suisses, belges et français.
5 pages, À LIRE SANS ATTENDRE !
Samedi 14 janvier – 15h-18h – projection-débat à Cognac (16) – LES SEMAILLES – Pédagogie Institutionnelle à l’école de Javrezac
Soigner le Milieu. Retour sur les journées de Nanterre et de Genève, Marguerite Bialas
Chers amis de la PI,
Comme certains le savent déjà, j’ai participé aux deux premières rencontres organisées par divers collectifs universitaires avec Michel Amram de l’école de la Neuville sur le thème : Soigner le milieu. Avec la Pédagogie institutionnelle. (La troisième, prévue d’abord à Bruxelles, aura lieu à l’école de la Neuville le 7 janvier prochain). À l’origine, Jacques Pain participait à l’organisation de ces rencontres. Mais le Covid a tout chamboulé et Jacques est décédé en janvier 2021. Ces deux premières journées furent donc aussi l’occasion de lui rendre hommage.
Lors de ces rencontres, nous avons vu de larges extraits du film Une si belle équipe de Michel Amram et Fabienne d’Ortoli, un film si long qu’il est en trois volets, prochainement disponibles en DVD. Les sous-titres :
° Le maître, l’universitaire et l’école caserne
° La classe coopérative
° L’autorisation.
J’ai donc vu les deux premiers films. Je les trouve bien faits, à la fois du point de vue historique et du point de vue pédagogique. Les réalisateurs y ont inclus des interventions de Françoise Dolto et de Fernand Oury que nous connaissions de précédents films, ainsi que des commentaires récents de Jacques Pain.
On sent chez les enseignants filmés (dont Raymond Fonvieille), l’enthousiasme qu’ils avaient, après mai 68, à travailler avec les techniques Freinet et la PI. Avec une large partie du public de ces deux journées, je fais partie de cette génération qui y a cru et pourtant, cinquante ans après, on a l’impression que tout est encore à faire. Dans une conclusion comme toujours un peu bousculée par les horaires, j’ai entendu ce constat : « Nous avions cru avancer. On voit tout ça être balayé par d’autres théories ! »… Comme une déception que je ressens parfois aussi. Oui, il n’est pas question de « chemin triomphal » quand on voit la désaffection des enseignants pour les stages et les livres : tant de travail, de compétences, de témoignages qui ne demandent qu’à être partagés, transmis… et qui semblent ne plus intéresser. Cela ne date pas d’hier car je me rappelle le soupir de Fernand Oury, à l’un des derniers stages auquel il a participé, début des années 90 : « On a des cadeaux plein les bras, et ils n’en veulent pas ! »
Mais Mireille Cifali concluait : « Chacun à sa place peut faire le mieux. »
Les diverses interventions m’ont permis de mieux connaître Jacques Pain. Marie-Anne Hugon m’a appris que Jacques ne voulait pas faire école ni avoir de liens de dépendance ; qu’il évitait d’être dans la fonction de sauveur ou donneur de leçons. De l’intervention d’Alain Vulbeau, j’ai retenu que Matrice était une réponse à une dette de Jacques envers Fernand Oury (le premier livre édité a été Éducation et psychothérapie institutionnelle de François Tosquelles) ; que Matrice a pu devenir le liant entre les différents groupes de PI car Jacques n’appartenait à aucun d’eux (cela me rappelle la rencontre PI à Nanterre en 2009 : Jacques avait su réunir plusieurs centaines de personnes, appartenant aux divers groupes de PI, qui ont échangé entre eux dans de multiples ateliers). Gilles Monceau a parlé de l’analyseur « argent », analyseur social qui n’est pas un tabou dans la PI, et qui ne l’était pas pour Jacques non plus. Bernard Defrance a souligné le côté politique de la pédagogie par ce travail de construction de la loi…
Au hasard des différentes interventions, j’ai noté ces mots que Jacques aimait répéter : « La pédagogie, c’est du politique » ; « Attention : être humain ! » ; « Parler en tant que… » ; « La révolution ne se fait pas à 16 h. Mais ici et maintenant. Commence par toi-même. »
« – …, ça vous apprend une chose : qu’est-ce qu’une ceinture bleue. (La majorité des Français n’a pas la ceinture bleue !) »
À Genève, j’ai découvert Daniel Hameline, un nom qui m’est familier depuis les cours de Jeanne Moll : à 91 ans, il a ébloui les auditeurs par la finesse de sa pensée et son humour. Quelle chance de vieillir ainsi !
Dans mon atelier de l’après-midi, j’ai vu (en visio) Pierre Cieutat, co-créateur de Pidapi. Je quittais l’école au moment où Pidapi arrivait sur le marché, il y a une vingtaine d’années, et je n’ai donc vu ces fichiers que de loin, sur les étagères de certaines classes vosgiennes. J’en ai aussi entendu parler, de-ci, de-là, et c’étaient parfois des critiques, ce qui contredisait le fait que je voyais des classes s’en servir, mais je ne les avais jamais regardés de plus près. Qu’est-ce donc que Pidapi ? En combinant l’idée du fichier programmé de Freinet et celle des ceintures de la PI, une équipe d’enseignants de Montpellier a créé un outil pour le travail individualisé des classes coopératives, mais utilisable dans n’importe quelle classe, Freinet ou pas. (Tout comme le site dessins-découpages.fr, réalisé par Michel Bonnetier et quelques passionnés de géométrie, où il ne faut pas non plus montrer patte blanche et qui, en plus, est gratuit !) Après avoir distribué des photocopies de ceintures et d’exercices à droite et à gauche, comme nous l’avons tous fait un jour ou l’autre, les auteurs, réunis en Association, ont créé une véritable édition, jusque-là plébiscitée car utile aux enfants et aux adultes : ainsi, Pidapi prépare la huitième édition (et le site dessins-découpages a reçu le 40 000e visiteur) … Les fichiers Pidapi sont payants, mais l’Association Pidapi organise, dans le 34, des stages de formation gratuits et autogérés qui, semble-t-il, rencontrent aussi du succès.
Alors je reste songeuse : ici et là, des individus et/ou des équipes réussissent à créer une petite entreprise à partir d’un outil utile à la classe et/ou aux enseignants (je pense aussi à Matrice, la maison d’édition créée par Jacques Pain). À quoi tiennent ces réussites ?
Des livres de PI, dont ceux de Jacques Pain, étaient en vente au coin librairie. J’ai acheté celui intitulé : La non-violence par la violence et je viens d’en terminer la lecture. Comme je regrette de ne pas avoir pu en parler avec Jacques ! Parmi les divers textes écrits entre 1980 et 1999 qui composent ce livre, celui qui m’a le plus touchée, c’est De l’angoisse à la violence : la situation critique car je le mets en relation avec mon tout dernier texte, Des crises à la parole[1], qui est comme une illustration de la recherche de Jacques sur les dérapages en situation critique. Je me suis rendue compte, après coup, que c’est ce texte, et non pas Émilie, que j’aurais dû présenter à Genève au moment de l’atelier monographie, car il m’a semblé, dans la discussion qui a suivi, que c’étaient plutôt les problèmes de violence qui préoccupaient les enseignants présents.
Vous avez tous vu le programme de ces deux journées, je ne reviens donc pas sur toutes les interventions. Beaucoup de beaux hommages à Jacques Pain à Nanterre ; une très intéressante table ronde à Genève à partir de questions pertinentes sur l’actualité de la PI. Je me sentais en accord avec Mireille Cifali : « Prendre soin de son histoire et de ses projections est un travail psychique passionnant… dans la mesure où nous acceptons de ne pas savoir ». Les constats d’Anouk Ribas sur l’école française actuelle avec ses classes sans professeurs, ses injonctions contradictoires et les répressions actuelles ont failli me déprimer ! Mais j’ai été ravie d’entendre Françoise Budo (en visio) nous exposer les éléments concrets et bien pensés de leur pratique PI avec de jeunes adultes, futurs professeurs de collège et de lycée, à l’École Tenter Plus, HELMO Sainte Croix de Liège, un travail initié par Jacques Cornet et Claudine Keffer. J’ai pu observer cette école pendant une semaine, il y a une dizaine d’années. J’ai donc entendu avec plaisir que dans ce lieu au moins, ça continue bien. Ainsi qu’à l’école de la Neuville, dont Michel Amram a parlé dans l’atelier de l’après-midi. Pour le moment, car tout est toujours si fragile. Ou précaire… C’est vraiment comme les champignons, quelle bonne image !
En conclusion : C’était une grande joie pour moi de retrouver les anciens de la PI, même s’ils étaient moins nombreux que ce que je pensais. J’ai été honorée de pouvoir présenter une monographie dans une université suisse (pays d’origine de ma mère). J’ai été heureuse d’entendre la PI reconnue dans ces hauts lieux, cela permettra peut-être une sensibilisation de futurs enseignants… et décideurs ! On continue d’y croire même si, comme dit mon ami Raphaël, la PI étant du côté de l’engagement humain, ça reste un chemin difficile. Et nous sommes si peu de choses, ajouterait peut-être Jacques Pain…
Un grand salut amical à toutes et tous !
Que la nouvelle année permette à chacune et chacun « d’œuvrer de manière constructive dans la vie avec calme et confiance » (comme le dit l’éducateur japonais Tsunesaburo Makiguchi cité par Jacques dans la conclusion de son livre sur la violence).
Marguerite Bialas, décembre 2022
[1] Bialas, M. (2022). Des Crises… à la parole. Dans C. Prévot, D. Morin, D. & P.-J. Laffitte. Épistémologie et étique. Entre sciences de l’éducation et praxis pédagogiques. L’année de la recherche en sciences de l’éducation 2021, 313-322. Paris : L’Harmattan.