Archives de l’auteur : Bruno ROBBES

Bruno ROBBES

À propos Bruno ROBBES

Ancien instituteur, maître formateur et directeur d'école de 1986 à 2001 à Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise), j'ai pratiqué la pédagogie institutionnelle dans mes classes et m'y suis formé, en groupe avec Jacques Pain, dans des stages avec Fernand Oury. J'ai été responsable dans des stages du CEÉPI. Je reste impliqué dans les réseaux et groupes qui s'y réfèrent. Maître de conférences en sciences de l'éducation de septembre 2008 à août 2019 à l'université de Cergy-Pontoise, je suis aujourd'hui professeur des universités dans cette même université et membre du laboratoire ÉMA (École, Mutations, Apprentissages) - EA 4507. Dans certains cours, je mets les étudiants en situation de s'initier à la pratique de la pédagogie institutionnelle. Après avoir étudié l'autorité dans la relation éducative et pédagogique, je souhaite désormais faire de la recherche-action de pédagogie, avec des enseignants et des équipes d'écoles qui pratiquent des pédagogies coopératives, institutionnelles, alternatives.

Publication de Joëlle Oury – « CHANTEMERLE : sur les rives de la Seine, un rêve ensablé »

Invitation à acheter le livre CHANTEMERLE dès sa parution (prévue en juin 2023)

À tous mes amis,

La bonne nouvelle est arrivée :
Mon livre concernant Chantemerle va enfin pouvoir être édité !

« CHANTEMERLE : sur les rives de la Seine, un rêve ensablé »

• Éditeur : La Compagnie Littéraire.
• Poids et dimensions : non encore définis, mais assez considérables. Environ 450 pages, en un seul tome, avec des illustrations en noir et blanc.
• Prix : en rapport avec « l’importance » de l’ouvrage… Environ 45 euros.

J’ai travaillé à Chantemerle (maison de repos spécialisée en psychiatrie) pendant 28 ans, de 1980 à 2008, en tant que « psychiatre responsable ».

Un vrai travail d’équipe avec certains d’entre vous. Le projet de soins initié par le Dr Bernard Jolivet était innovant et souvent efficace. Il se référait autant à la psychanalyse qu’à la psychothérapie institutionnelle. Il s’agissait de le mettre en œuvre concrètement, avec des contraintes administratives qui n’ont fait que s’alourdir. Nous avons connu des moments d’enthousiasme et des périodes de grand désarroi. Quoi qu’il en soit, c’était une aventure passionnante, riche d’enseignements. Son souvenir ne doit pas disparaître dans les sables de l’oubli.

C’est pourquoi, dès que j’ai pris ma retraite, j’ai eu l’idée d’écrire mon témoignage, et d’y joindre, si possible, celui de quelques collègues. Des archives avaient été, par bonheur, conservées.

C’est vers 2015 que mon projet a pris forme. J’ai pu rencontrer longuement le Dr Jolivet : il était partant mais fatigué. Je lui ai fait promesse que je mènerai cette écriture jusqu’à son terme. Et c’est ce que je me suis appliquée à faire.

C’était un dur labeur, qui a un peu effrayé certains de mes collègues, de sorte que j’ai écrit le livre en mon nom propre. Heureusement, j’ai bénéficié au fil de ces 8 années (2015-2023) du soutien régulier et bienveillant de quelques personnes (pour relire, critiquer, corriger, mettre en pages…) Et surtout pour m’encourager !

Mon texte était trop long, j’ai dû l’élaguer fortement, en mettant de côté des textes importants, notamment ceux que d’autres que moi avaient rédigés autrefois (qu’ils me pardonnent…).

Après cet « élagage », mon livre a trouvé sa forme définitive.

Il a été accepté par « La Compagnie Littéraire », une petite maison d’édition sympathique. Il sera publié « à compte d’auteur » (c’est ce qui se fait de plus en plus souvent) : c’est l’auteur donc moi !) qui engage les frais et qui prends le risque financier (C’est moi qui, pour moitié, serai responsable de la diffusion et de la vente des exemplaires).

Je ne pourrai donc pas « offrir » le livre à tous ceux que j’aime et qui m’en paraissent dignes, j’en suis navrée mais je suis obligée de leur vendre.

Donc, de vous le vendre !

La diffusion, la vente, ce n’est pas mon métier ! Je m’y prends donc bien en amont et j’essaie de m’organiser au mieux.

D’où ce courrier.

Il s’adresse :

  1. À toutes les personnes qui ont travaillé à Chantemerle et dont j’ai pu obtenir les coordonnées.
  2. À tous ceux et celles qui m’ont soutenue au fil de cette longue écriture. Je les tenais au courant de mon acharnement, de mes difficultés. Ils m’ont patiemment écoutée : merci !
  3. À tous mes amis et connaissances qui n’ont peut-être jamais entendu parler de Chantemerle, mais qui, je suppose, sont animés d’une certaine curiosité à ce sujet ; parce qu’il sont préoccupés de l’avenir des soins en France, et notamment du soin psychique.
  4. À d’autres encore, que je ne connais pas… (Je jette une bouteille à la mer).

Pour les personnes qui s’engagent à acheter le livre dès sa parution, voici comment j’envisage les choses :

– Je joins à ce courrier un « formulaire » à remplir précisément : Vous me le retournez. (mail, courrier postal, SMS…)

– En juin 2023, le livre est publié, son prix de vente est précisé. Les exemplaires qui me sont destinés arrivent à mon domicile.

– Je vous contacte tous aussitôt, en vous indiquant le prix du livre et le prix de l’envoi postal (pour un ou plusieurs exemplaires)

– Si vous n’avez pas changé d’avis et que vous maintenez votre engagement, vous m’adressez un chèque à mon nom, (à mon adresse d’Avon)

– Par retour, je vous envoie votre paquet. Vous le recevrez par la poste et vous pourrez le déguster tranquillement pendant les vacances (sa lecture, de l’avis de tous, est aisée !)

Merci de m’écrire ensuite un petit mot si vous avez des observations à faire. Bien cordialement

Joëlle Oury-Bénévent

JOËLLE OURY-BENEVENT – Résidence « Les Fougères » Bât. A2 40 27 avenue du Général de Gaulle – 77210 AVON

06 83 00 80 25 – joelle.oury@hotmail.fr

Formulaire de commande :  JO Formulaire commande

4e de couverture : JO 4e de couverture

Préface de Pierre Delion : JO PREFACE de Pierre Delion

Soutenez notre classe découverte autogérée dans le Puy-de-Dôme

Les enfants de Colette Magny dans le Puy-de-Dôme

Salut à tous et toutes,

Depuis le début de l’année, mes élèves de CM1-CM2 organisent une classe
découverte pour partir 6 jours dans le Puy-de-Dôme.

De la prise de décision en conseil, en passant par l’étude pour le
transport et l’écriture de lettres de subventions, l’organisation d’une
brocantes, le calcul du budget, les élèves sont vraiment très impliqués
dans cette organisation compliquée. Une belle aventure pédagogique !

Les accomptes sont payés, quelques subventions reçues, les billets de
train (presque) réservés… mais il nous manque encore 1500€ a minima.
Bref, puisqu’il n’y a pas d’argent de l’éducation nationale dédié au
fait de sortir de notre cité, on est obligé de faire appel à la
solidarité ! Solidarité avec les enfants de la cité Curial ! Solidarité
avec les CM1-CM2 qui prennent leur destin en main !

Bref, nous avons une cagnotte en ligne, n’hésitez pas à l’abonder et/ou
la partager (par mail ou sur vos réseaux) !

La cagnotte et le détail du projet sont ici :
https://trousseaprojets.fr/projet/6272

Petit rappel financier : les dons sont déductibles des impôts à 60 %
(aussi pour les entreprises) !

Bise et merci à tous et toutes,

Arthur

« Psychanalyse et éducation » – Le Carnet Psy

Bonjour,
Nous sommes heureux de vous annoncer la parution du dossier que nous avons coordonné, intitulé « Psychanalyse et éducation » dans le dernier numéro de la revue Le Carnet Psy.
Le dossier est en ligne sur le site de la revue : https://carnetpsy.fr/dossier/psychanalyse-et-education/ et sera disponible prochainement sur Cairn.
Ce dossier se compose de huit articles et un entretien :
– Philippe Chaussecourte. Psychanalyse et éducation ou psychanalyse et pédagogie ?
– Caroline Le Roy et Narjès Guetat-Calabrese. Temporalités éducative et psychique en Protection de l’enfance
– Laurence Gavarini et Mej Hilbold. Psychanalyse et éducation, une rencontre toujours incertaine ?
– Arnaud Dubois et Patrick Geffard. La pédagogie institutionnelle. Dispositifs, processus groupaux et réalité psychique
– Claudine Blanchard-Laville et Sophie Lerner-Seï. Un dispositif clinique d’élaboration de la pratique enseignante dans une formation d’enseignants musiciens
– Jean-Luc Rinaudo. Enseigner devant un écran vide. Quand les apprenants ne branchent pas leur caméra
– Antoine Kattar et Louis-Marie Bossard. Des « professionnels du lien » aux prises avec l’adolescence
– Alexandre Ployé, Magdalena Kohout-Diaz et Sylvie Canat-Faure. L’éducation inclusive, de l’école à l’université
 
Entretien
– Claudine Blanchard-Laville et Arnaud Dubois, entretien avec Marc Guignard. Cliopsy : Un courant de recherches cliniques d’orientation psychanalytique en sciences de l’éducation et de la formation
Cordialement,
Arnaud Dubois et Claudine Blanchard-Laville

Revue suisse Éducateur – 5 pages sur “Soigner le milieu…”

Éducateur, la revue du Syndicat des Enseignant.es Romand.es, revient sur le colloque Soigner le milieu. Actualité et fécondité de la pédagogie institutionnelle. qui s’est tenu le samedi 3 décembre 2022 à l’Université de Genève, en présence de praticien.es engagé.es dans la pédagogie institutionnelle (enseignant.es, chercheur.es) et d’étudiant.es ou d’enseignant.es suisses, belges et français.

5 pages, À LIRE SANS ATTENDRE !

2023.02.extrait_Educateur_Soigner le milieu

Ouvrage – Maud Mannoni et Rose-Marie Guérin, de Y. Guérin et J. Pax

Vient de paraître :

MAUD MANNONI ET ROSE-MARIE GUÉRIN

Fécondité d’une rencontre entre psychanalyse et éducation spécialisée

Jean Pax
Yves Guérin

Collection : Psycho-Logiques

L’Harmattan

À partir des archives des écoles expérimentales de Bonneuil et Guénouvry, de correspondances et comptes-rendus inédits de Maud Mannoni et Rose-Marie Guérin, et d’interviews d’Yves Guérin, cet ouvrage fait connaître la façon dont ces écoles se sont créées. Il montre le rôle éminent de Rose-Marie Guérin, qui s’est joué en toute discrétion. Ce récit historique inclut des références à la théorie psychanalytique et aux pédagogies mises en oeuvre conjointement par Maud Mannoni et Rose-Marie Guérin. Il est aussi une quête du sens de ces réalisations, au plus près de l’implication des acteurs, incluant les familles, les bénévoles, les réseaux et les enfants eux-mêmes. Un récit vivant, agrémenté de souvenirs et d’anecdotes qui le rendent captivant.

  • Date de publication : 16 novembre 2022
  • Broché – format : 13,5 x 21,5 cm • 134 pages
  • ISBN : 978-2-14-026691-1
  • EAN13 : 9782140266911
  • EAN PDF : 9782140266928
  • EAN ePUB : 9782140266935

https://www.editions-harmattan.fr/livre-maud_mannoni_et_rose_marie_guerin_fecondite_d_une_rencontre_entre_psychanalyse_et_education_specialisee_jean_pax_yves_guerin-9782140266911-74913.html

Stage AVPI-FO du 6 au 7 mai 2023 à Angers

AVPI – Fernand Oury

Pédagogie Institutionnelle – Techniques Freinet

Stage de formation à Angers – Samedi 6 et Dimanche 7 mai 2023

Faire de la classe un milieu éducatif

Démarrer, poursuivre

Techniques Freinet – Pédagogie Institutionnelle

Enseignant débutant ou déjà expérimenté, vous avez entendu parler des techniques Freinet et de la Pédagogie Institutionnelle : quoi de neuf, conseil, métiers, journal, correspondance scolaire, enquête-album.

L’Association Vers la Pédagogie Institutionnelle – Fernand Oury organise

deux jours de formation les 6 et 7 mai 2023 à Angers (Sans hébergement, ni restauration).

Il s’agira de :

  • produire coopérativement, en ateliers, un journal scolaire Freinet présentable
  • en faire un outil efficace d’apprentissage de la lecture et du français
  • présenter, discuter de nos pratiques et de nos expériences
  • échanger autour d’une histoire d’élève (monographie)

 

Ce stage s’adresse principalement aux enseignants de classes maternelles, élémentaires et ulis. Vous trouverez en pièce jointe quelques informations et une fiche d’inscription. 

Télécharger l’information et le bulletin d’inscription en cliquant sur :

2023-01-28 Tract journées de formations mai 2023

 

  • Quelques textes présentant les stages de PI :

« Le stage AVPI » Patrice Buxeda

« Atelier A2 » Erny Goetz

« Atelier B » Anne Le Guen

« Deux minutes chrono » Marguerite Bialas

12e colloque des pratiques coopératives – ICEM 34 – PIDAPI – Cahiers pédagogiques

Pour riposter par la pédagogie, coopérons !

Lieu : le Lazaret à Sète

Le 1e et 2 avril 2023

 

Inscriptions ouvertes : CLIC

Préambule

Face aux dominantes individualistes, face aux différents processus de déshumanisation, face à l’indifférence aux différences, face à l’amplification des inégalités sociales et scolaires, face aux diverses souffrances repérées dans les écoles et les classes… que peut faire la pédagogie ? La pédagogie ne peut pas tout, mais un déni de pédagogie (par refus ou naturalisme) pourrait conduire à de la barbarie.

Pour découvrir pourquoi ce colloque et les présentateurs

 Comment ça se passe ?

Nous vous attendons le matin à partir de 9h sur le centre du Lazaret (Pour venir en transport en commun : Instructions – Plan du réseau de Sète). Vous venez avec votre repas coopératif que vous confierez au responsable du repas. Vous recevrez vos clés de chambre et remettrez à notre trésorier votre participation aux frais du colloque. Vous pourrez aussi profiter d’un bon café ou d’un thé parfumé 🙂

Le samedi soir et le dimanche matin et midi, les repas sont compris dans le prix.

Le colloque prendra fin vers 14h après le repas du dimanche midi, vous laissant la possibilité de rentrer chez vous sereinement.

Grille prévisionnelle du colloque

Vous pouvez consulter la grille prévisionnelle de l’an dernier de façon à vous préparer.

Prix du colloque :

Prix pour adulte (18 ans et plus) : 95€ (pension complète)
Prix pour Ado (13 à 18 ans) et étudiants : 75€
Prix pour enfant de 3ans à 12ans : 75€
Membre ICEM34, IGEM, ICEM11 ou PIDAPI : 90€
Les prix que nous vous proposons sont ajustés au plus près des coûts.
ATTENTION :  la date limite d’inscription est le 28 février 2023
Durant ces colloques, nous remarquons que la richesse des interventions incite les participants à travailler sur tous les temps informels, pauses, repas, soirée. Ces échanges sont extrèmements formateurs et nous y sommes très attachés, ils font partie intégrante du colloque.

Les intervenants

Retrouvez tous les intervenants du colloque sur la page de présentation. 

Trois collègues vous présenteront leurs classes depuis le cycle 3, le cycle 2 et le collège. 

Vous ferez aussi partie des intervenants en participant aux ateliers de réflexions qui s’organiseront à la suite de ces présentations.

Qui organise le Colloque ?

Les associations ICEM34 – PIDAPI et les Cahiers Pédagogiques en coopération.

Soigner le Milieu. Retour sur les journées de Nanterre et de Genève, Marguerite Bialas

Chers amis de la PI,

 

Comme certains le savent déjà, j’ai participé aux deux premières rencontres organisées par divers collectifs universitaires avec Michel Amram de l’école de la Neuville sur le thème : Soigner le milieu. Avec la Pédagogie institutionnelle. (La troisième, prévue d’abord à Bruxelles, aura lieu à l’école de la Neuville le 7 janvier prochain). À l’origine, Jacques Pain participait à l’organisation de ces rencontres. Mais le Covid a tout chamboulé et Jacques est décédé en janvier 2021. Ces deux premières journées furent donc aussi l’occasion de lui rendre hommage.

 

Lors de ces rencontres, nous avons vu de larges extraits du film Une si belle équipe de Michel Amram et Fabienne d’Ortoli, un film si long qu’il est en trois volets, prochainement disponibles en DVD. Les sous-titres :

° Le maître, l’universitaire et l’école caserne

° La classe coopérative

° L’autorisation.

J’ai donc vu les deux premiers films. Je les trouve bien faits, à la fois du point de vue historique et du point de vue pédagogique. Les réalisateurs y ont inclus des interventions de Françoise Dolto et de Fernand Oury que nous connaissions de précédents films, ainsi que des commentaires récents de Jacques Pain.

On sent chez les enseignants filmés (dont Raymond Fonvieille), l’enthousiasme qu’ils avaient, après mai 68, à travailler avec les techniques Freinet et la PI. Avec une large partie du public de ces deux journées, je fais partie de cette génération qui y a cru et pourtant, cinquante ans après, on a l’impression que tout est encore à faire. Dans une conclusion comme toujours un peu bousculée par les horaires, j’ai entendu ce constat : « Nous avions cru avancer. On voit tout ça être balayé par d’autres théories ! »…  Comme une déception que je ressens parfois aussi. Oui, il n’est pas question de « chemin triomphal » quand on voit la désaffection des enseignants pour les stages et les livres : tant de travail, de compétences, de témoignages qui ne demandent qu’à être partagés, transmis… et qui semblent ne plus intéresser. Cela ne date pas d’hier car je me rappelle le soupir de Fernand Oury, à l’un des derniers stages auquel il a participé, début des années 90 : « On a des cadeaux plein les bras, et ils n’en veulent pas ! »

Mais Mireille Cifali concluait : « Chacun à sa place peut faire le mieux. »

 

Les diverses interventions m’ont permis de mieux connaître Jacques Pain. Marie-Anne Hugon m’a appris que Jacques ne voulait pas faire école ni avoir de liens de dépendance ; qu’il évitait d’être dans la fonction de sauveur ou donneur de leçons. De l’intervention d’Alain Vulbeau, j’ai retenu que Matrice était une réponse à une dette de Jacques envers Fernand Oury (le premier livre édité a été Éducation et psychothérapie institutionnelle de François Tosquelles) ; que Matrice a pu devenir le liant entre les différents groupes de PI car Jacques n’appartenait à aucun d’eux (cela me rappelle la rencontre PI à Nanterre en 2009 : Jacques avait su réunir plusieurs centaines de personnes, appartenant aux divers groupes de PI, qui ont échangé entre eux dans de multiples ateliers). Gilles Monceau a parlé de l’analyseur « argent », analyseur social qui n’est pas un tabou dans la PI, et qui ne l’était pas pour Jacques non plus. Bernard Defrance a souligné le côté politique de la pédagogie par ce travail de construction de la loi…

 

Au hasard des différentes interventions, j’ai noté ces mots que Jacques aimait répéter : « La pédagogie, c’est du politique » ; « Attention : être humain ! » ; « Parler en tant que… » ; « La révolution ne se fait pas à 16 h. Mais ici et maintenant. Commence par toi-même. »

« – …, ça vous apprend une chose : qu’est-ce qu’une ceinture bleue. (La majorité des Français n’a pas la ceinture bleue !) »

 

À Genève,  j’ai découvert Daniel Hameline, un nom qui m’est familier depuis les cours de Jeanne Moll : à 91 ans, il a ébloui les auditeurs par la finesse de sa pensée et son humour. Quelle chance de vieillir ainsi !

 

Dans mon atelier de l’après-midi, j’ai vu (en visio) Pierre Cieutat, co-créateur de Pidapi. Je quittais l’école au moment où Pidapi arrivait sur le marché, il y a une vingtaine d’années, et je n’ai donc vu ces fichiers que de loin, sur les étagères de certaines classes vosgiennes. J’en ai aussi entendu parler, de-ci, de-là, et c’étaient parfois des critiques, ce qui contredisait le fait que je voyais des classes s’en servir, mais je ne les avais jamais regardés de plus près. Qu’est-ce donc que Pidapi ? En combinant l’idée du fichier programmé de Freinet et celle des ceintures de la PI, une équipe d’enseignants de Montpellier a créé un outil pour le travail individualisé des classes coopératives, mais utilisable dans n’importe quelle classe, Freinet ou pas. (Tout comme le site dessins-découpages.fr, réalisé par Michel Bonnetier et quelques passionnés de géométrie, où il ne faut pas non plus montrer patte blanche et qui, en plus, est gratuit !)  Après avoir distribué des photocopies de ceintures et d’exercices à droite et à gauche, comme nous l’avons tous fait un jour ou l’autre, les auteurs, réunis en Association, ont créé une véritable édition, jusque-là plébiscitée car utile aux enfants et aux adultes : ainsi, Pidapi prépare la huitième édition (et le site dessins-découpages a reçu le 40 000e visiteur) … Les fichiers Pidapi sont payants, mais l’Association Pidapi organise, dans le 34, des stages de formation gratuits et autogérés qui, semble-t-il, rencontrent aussi du succès.

Alors je reste songeuse : ici et là, des individus et/ou des équipes réussissent à créer une petite entreprise à partir d’un outil utile à la classe et/ou aux enseignants (je pense aussi à Matrice, la maison d’édition créée par Jacques Pain). À quoi tiennent ces réussites ?

 

Des livres de PI, dont ceux de Jacques Pain, étaient en vente au coin librairie. J’ai acheté celui intitulé : La non-violence par la violence et je viens d’en terminer la lecture. Comme je regrette de ne pas avoir pu en parler avec Jacques ! Parmi les divers textes écrits entre 1980 et 1999 qui composent ce livre, celui qui m’a le plus touchée, c’est De l’angoisse à la violence : la situation critique car je le mets en relation avec mon tout dernier texte, Des crises à la parole[1], qui est comme une illustration de la recherche de Jacques sur les dérapages en situation critique. Je me suis rendue compte, après coup, que c’est ce texte, et non pas Émilie, que j’aurais dû présenter à Genève au moment de l’atelier monographie, car il m’a semblé, dans la discussion qui a suivi, que c’étaient plutôt les problèmes de violence qui préoccupaient les enseignants présents.

 

Vous avez tous vu le programme de ces deux journées, je ne reviens donc pas sur toutes les interventions. Beaucoup de beaux hommages à Jacques Pain à Nanterre ; une très intéressante table ronde à Genève à partir de questions pertinentes sur l’actualité de la PI. Je me sentais en accord avec Mireille Cifali : « Prendre soin de son histoire et de ses projections est un travail psychique passionnant… dans la mesure où nous acceptons de ne pas savoir ». Les constats d’Anouk Ribas sur l’école française actuelle avec ses classes sans professeurs, ses injonctions contradictoires et les répressions actuelles ont failli me déprimer ! Mais j’ai été ravie d’entendre Françoise Budo (en visio) nous exposer les éléments concrets et bien pensés de leur pratique PI avec de jeunes adultes, futurs professeurs de collège et de lycée, à l’École Tenter Plus, HELMO Sainte Croix de Liège, un travail initié par Jacques Cornet et Claudine Keffer. J’ai pu observer cette école pendant une semaine, il y a une dizaine d’années. J’ai donc entendu avec plaisir que dans ce lieu au moins, ça continue bien. Ainsi qu’à l’école de la Neuville, dont Michel Amram a parlé dans l’atelier de l’après-midi. Pour le moment, car tout est toujours si fragile. Ou précaire… C’est vraiment comme les champignons, quelle bonne image !

 

En conclusion : C’était une grande joie pour moi de retrouver les anciens de la PI, même s’ils étaient moins nombreux que ce que je pensais. J’ai été honorée de pouvoir présenter une monographie dans une université suisse (pays d’origine de ma mère). J’ai été heureuse d’entendre la PI reconnue dans ces hauts lieux, cela permettra peut-être une sensibilisation de futurs enseignants… et décideurs ! On continue d’y croire même si, comme dit mon ami Raphaël, la PI étant du côté de l’engagement humain, ça reste un chemin difficile. Et nous sommes si peu de choses, ajouterait peut-être Jacques Pain…

 

Un grand salut amical à toutes et tous !

Que la nouvelle année permette à chacune et chacun « d’œuvrer de manière constructive dans la vie avec calme et confiance » (comme le dit l’éducateur japonais Tsunesaburo Makiguchi cité par Jacques dans la conclusion de son livre sur la violence).

 

Marguerite Bialas, décembre 2022

 

[1] Bialas, M. (2022). Des Crises… à la parole. Dans C. Prévot, D. Morin, D. & P.-J. Laffitte. Épistémologie et étique. Entre sciences de l’éducation et praxis pédagogiques. L’année de la recherche en sciences de l’éducation 2021, 313-322. Paris : L’Harmattan.